#UISGPlenary2019: 3 jour

A la fin de cette troisième journée de la Plénière, l’image qui m’habite est celle du récit du Bon Samaritain.

Après avoir été invitées ce matin à retirer nos sandales pour marcher sur la terre sacrée de l’histoire de nos Congrégations, nous nous sommes disposées à accueillir la nouveauté dans une attitude de contemplation et d’ouverture. Ainsi avons-nous demandé la grâce de nous laisser surprendre par la nouveauté.

Dans une présentation bien riche, la sœur Adriana Carla Milmanda, SSpS nous a démontré que la vie interculturelle peut se transformer en une graine qui porte des germes d’espérance prophétique que nous pouvons semer dans le monde d’aujourd’hui. Passant par une clarification des concepts, elle a indiqué comment nous pouvons vivre cette réalité en dépit des défis auxquels nous sommes confrontées.

Cela suppose un mouvement : aller de la multiculturalité à l’interculturalité en passant par la transculturalité. Tandis qu’un groupe multiculturel est composé des personnes provenant des différentes cultures qui n’impliquent aucune relation entre les membres, la transculturalité quant à elle, est l’étape intermédiaire qui est caractérisée par la lune de miel, la crise et aussi l’équilibre.

L’interculturalité, elle, est le fruit d’une interrelation entre les cultures ; c’est une nouvelle culture caractérisée par un processus de transformation et de conversion. Elle cherche à connaître, à valoriser, à approfondir et à intégrer les différences. Elle est intentionnelle, volontairement construite et elle se prépare. Elle est un signe, fragile mais puissant. La refondation de la vie religieuse aujourd’hui ne peut pas se faire sans elle. L’interculturalité ne pourra être signe d’espérance prophétique que dans la mesure où notre propre expérience du vivre ensemble en communauté nous met en route et nous permet de sortir pour aller à la rencontre de ceux qui sont marginalisés et exploités à cause de leurs différences. Et c’est justement ce geste qu’avait posé le Bon Samaritain dans l’Evangile :  savoir accueillir la souffrance des invisibles et des exclus du monde actuel.

Dans cette optique, les panelistes Sœurs Elizabetha Lick, Elvira Tutuolo, Veronica Openibo et Sally Hodgdon nous ont lancé le défi d’être des Bonnes Samaritaines à notre tour. Elles ont respectivement traité les thèmes des migrants, de la crise en RCA, des signes d’espoir au sommet sur la protection des mineurs et au Synode sur les jeunes. De ces partages ont surgi quelques appels et questions : pourrions-nous trouver des sœurs pour faire un travail modeste et parfois frustrant auprès des migrants ? Face aux atrocités en RCA, nous laisserons-nous voler nos rêves et notre espérance ? Face aux abus, quelles actions mettre sur pied pour protéger les membres de nos Congrégations ? Comment protéger ceux qui travaillent avec nous ? Serons-nous capables d’ouvrir nos portes pour accueillir et accompagner les jeunes comme Jésus avec les disciples d’Emmaüs ? En somme, oserons-nous être des Bonnes Samaritaines, nous approchant des blessés sans être préoccupées par ce que les autres pensent de nous ?

La journée a été couronnée par une agréable conversation avec S. Em. Cardinal Joao Braz de Aviz qui a répondu aux préoccupations des participantes. Et comme nous le rappelait le Père Federico Lombardi, SJ dans son homélie, « face aux diverses épreuves, le rapport personnel avec Jésus, Pain de Vie, nous donnera la force pour la route ». Puissions-nous nous laisser conquérir par l’espérance, afin d’être en mesure de la semer partout où nous sommes.

Carine Tarla

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