Réfléchissant sur l’icône, l’invitation à se sentir « terre » nous a introduites dans la deuxième journée de la plénière. Nous avons contemplé le mystère de la fécondité dans la petitesse à l’instar d’une graine de moutarde. Lorsqu’on la sème dans la terre, c’est la plus petite des semences du monde. 32 Mais, une fois semée, elle pousse et devient plus grande que toutes les plantes du potager. (Mc 4, 31-32). Oserons- nous assumer notre rôle de co-créatices avec le Seigneur à la manière des sages-femmes qui donnent vie ?
La présentation de Sr Judette Gallares dans la matinée répondait à ce questionnement. Comment pouvons-nous vivre la responsabilité d’être des semeuses d’espérance prophétique face à la gravité de la réalité planétaire d’aujourd’hui ? Partant de la perspective biblique, et après avoir analysé le concept d’espérance dans les Ecritures Saintes, elle a souligné notre rôle prophétique en tant que religieuses. Le prophète biblique est visionnaire, guérisseur, responsable du culte, conseiller et libérateur. De même, la personne consacrée en tant que prophète :
- voit les choses selon la perspective de Dieu ;
- est la conscience de la communauté et de la nation
- prépare la communauté au renouvellement après la chute.
Au-delà d’un simple optimisme, l’espérance prophétique s’enracine dans la contemplation et la mystique. C’est une espérance critique, solidaire avec ceux qui souffrent. Une espérance pour le futur de notre monde et de notre planète malgré les tensions et les contradictions. Notre fonction prophétique se situe donc dans le discernement de la volonté de Dieu, pour présenter des nouvelles manières de suivre le Christ. Tout cela implique des mouvements de renouvellement permanent : du repentir à la conversion, du centre à la périphérie, de la pensée critique à l’action prophétique, de l’exclusivité à une communauté de création planétaire inclusive. Raison pour laquelle chaque personne consacrée devrait commencer par la conversion écologique intérieure. Il y a également un défi à intégrer ce processus de conversion à tous les niveaux de la formation.
Après cette conférence, il a été remarqué, à partir des échanges, un fort désir de marquer la différence. Les sœurs veulent poser des gestes concrets. Elles sont prêtes à dénoncer les maux de la société en créant des instances de dialogue et le travail en réseau pour lutter ensemble en vue de la sauvegarde de notre Maison commune
Le partage de Sœur Sheila Kinsey sur la Campagne UISG pour la planète nous a permises de nous rendre compte du grand travail déjà abattu. C’était encourageant de voir que plusieurs Congrégations et organismes ont mis déjà la main à la pâte dans un esprit d’inter-connectivité. Le site web du JPIC contient tant de ressources susceptibles de nous aider dans ce travail qui se veut collectif. Toutes les Congrégations devraient penser à accorder de l’importance à cette campagne pour que nous puissions être des vrais agents de transformation de notre monde, et ainsi faire advenir des « cieux nouveaux et une terre nouvelle ».
Carine Tarla, ICM