Congrégation PETITES SŒURS DES PAUVRES: Notre vie pendant la pandémie

Congrégation PETITES SŒURS DES PAUVRES – Notre vie pendant la pandémie 

“Nos Petites Sœurs âgées aussi ont eu du mal à rester confinées dans la communauté sans pouvoir aller visiter les Résidents ni participer à l’Eucharistie ; d’ailleurs, celle-ci n’a plus pu être célébrée…”

Petites Sœurs des Pauvres, notre vie et notre apostolat sont centrés uniquement sur l’accueil dans des maisons de retraite de Personnes âgées pauvres ou avec peu de ressources ; étant présentes en de nombreux pays sur les cinq continents, la pandémie a frappé fortement de nombreuses maisons. Surtout en Europe et en Amérique, également en Inde, de nombreuses maisons ont eu à souffrir avec le virus.

Pendant tout ce temps 19 Petites Sœurs et de nombreuses Personnes âgées sont décédées, atteintes par le virus.

Plusieurs communautés ont connu des grandes souffrances, surtout au début de la pandémie, quand tout était nouveau, qu’il n’y avait pas encore des blouses de protection, pas de masques, bien sûr les tests étaient rares et il n’y avait aucune expérience, ni parmi les petites sœurs ni parmi les employés, pour faire face à « l’ennemi invisible ». Le confinement de tous les résidents dans leurs chambres était une grande épreuve pour tous et il fallait faire un travail de conscientisation, car beaucoup ne comprenaient pas le pourquoi de ces mesures si strictes. Nos Petites Sœurs âgées aussi ont eu du mal à rester confinées dans la communauté sans pouvoir aller visiter les Résidents ni participer à l’Eucharistie ; d’ailleurs, celle-ci n’a plus pu être célébrée…

Le sommet de notre apostolat est l’accompagnement des mourants et cette pandémie a provoqué de grandes souffrances car il y avait des Petites Sœurs qui n’étaient pas atteintes du covid, mais qui, ayant été en contact avec des Petites Sœurs qui étaient positives, devaient rester confinées sans pouvoir assister les malades ni les accompagner au derniers instants de leur vie. Pour plusieurs le choc a été très dur et des séquelles restent encore. Dans plusieurs maisons, de nombreux décès dans une même journée et la vitesse avec laquelle les équipes sanitaires venaient prendre les corps (dans des sacs en plastique) et les emportaient, a produit la grande douleur de ne pas pouvoir accompagner ces résidents que nous aimons et à qui nous avons consacré nos vies. Une autre manière d’accompagner les mourants a surgi : nous avons appris la valeur de la souffrance offerte et de la prière à distance pour tous ces malades.

Pour maintenir l’animation dans les maisons, les Petites Sœurs ont fait preuve de beaucoup d’ingéniosité, toujours aidées par les employés et travaillant en collaboration avec eux. Elles ont organisé des émissions télévisées transmises en chambre par le canal interne de la chapelle : il y avait des prières, mais aussi des informations, des chants, même des jeux que tous les résidents confinés pouvaient suivre.

De nombreuses Petites Sœurs, qui ne savaient pas trop comment utiliser les tablettes et autres moyens modernes de communication, ont bien appris pour faciliter les contacts des résidents avec leurs familles et cela les a beaucoup consolés en ces moments d’isolement.

Nous avons été soutenues par un élan de solidarité sans pareil, dans tous les continents et dans toutes les maisons, que ce soit pour subvenir aux besoins des résidents ou pour donner un coup de main.

Nos Petites Sœurs d’Annaba (Algérie) nous donnent ce témoignage : « Nous avons seulement quelques employées qui viennent nous aider pour assurer les soins essentiels des résidents, la cuisine, la buanderie. N’ayant plus de transport public, un ami de la maison a accepté de venir chaque jour pour amener les employées le matin et assurer leur retour, il nous rend également de nombreux autres services avec beaucoup de gentillesse. Nous nous organisons pour faire face au surcroît de travail et accepter généreusement les difficultés. Nous avons la chance d’avoir le Père F. qui est devenu le chauffeur pour les sorties essentielles avec une Petite Soeur : aller chercher le pain, le lait, les médicaments, assurer les rendez-vous médicaux, etc. Le docteur de la maison est à notre disposition pour tous nos besoins par communication téléphonique ; cela nous évite de nous déplacer. C’est un réconfort pour nous toutes. En ce temps de surcroît de travail, nous avons l’occasion de travailler plus étroitement avec nos employées, nous appréciant les unes les autres. Nous vivons la joie de notre 4ème vœu, l’hospitalité. »

Les Petites Sœurs quêteuses n’ont pas pu sortir comme d’habitude depuis bientôt un an et pourtant, nous n’avons jamais manqué de l’essentiel. La présence de saint Joseph, le protecteur de la congrégation, se fait particulièrement évidente. Avec quelle reconnaissance nous avons accueilli l’année qui lui est consacrée !

Par toutes les manifestations d’intérêt envers les aînés dont nous sommes témoins, les Petites Sœurs se sentent comme des ferments de communion et de charité qui font fait lever un bon pain partagé entre toutes les générations, les religions, et les différents états de vie.

Comme dirait notre fondatrice Jeanne Jugan, qui a connu bien des épreuves aussi : « En tout, partout et en toute circonstance, je répète : Dieu soit béni ! »

Sœur Maria del Monte Ruiz García- Supérieure générale des Petites Sœurs des Pauvres

Leave a Reply

Your email address will not be published. Required fields are marked *